Femmes

Comment la femme marocaine peut - elle devenir leader au sein de la société et dans tous les domaines notamment économique et politique ? Cette question a été au cœur du colloque sur le « leadership féminin» organisé mercredi 6 juin 2007 à Casablanca.

Ce séminaire se veut une initiative visant à rassembler des femmes leaders, chacune dans son domaine, en vue de constituer une force de propositions, qui peut influer sur le cours des affaires publiques.
Après l'ouverture du colloque par Slimane Boulanoire, président de Telecom Partners, Karim Amor, PDG de Jet Group, a rendu hommage à la femme en général et marocaine en particulier. Il a insisté sur les qualités de la femme et la précision de ses points de vue.
De son côté, Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, a mis l'accent sur les avancées en termes de parité entre hommes et femmes au sein de son ministère. “Cette démarche fondée sur un programme établi par son département, devait être généralisée dans tous les ministères et établissements publics”, a- t-il souhaité. “Ce programme a pour objectif, entre autres, d'appliquer la procédure de transparence dans l'appel à candidature. Ainsi femmes et hommes ont- ils les mêmes droits et chances d'accès à l'emploi. Nous sommes convaincus de la légitimité de cette démarche” , a-t-il ajouté.
En tant que professeur et leader dans le domaine de la recherche sur la question de la femme et la société, Aïcha Belarbi a présenté, brièvement, une synthèse sur l'expérience de la femme marocaine en tant que leader précisant que le Maroc est certes en pleine mutation, mais qu'il existe « un leadership souterrain, celui de la politique », précise - t-elle.
Selon Mme Belarbi, l'inégalité dans l'éducation entre garçon et fille n'encourage pas l'émancipation de la femme. Une idée que partage Karmen Romero, députée socialiste, épouse de Felipe Gonzales qui a milité pour se présenter aux élections et mettre à l'œuvre une loi sur le quota de la participation féminine aux élections. Précisant qu'il faut supprimer la confusion entre le Nord et le Sud » dans le traitement de la condition de la femme et que, dans son pays le chemin est encore long; elle a appelé à unir les forces de toutes les composantes sociales et à un consensus entre les partis politiques pour que la loi soit respectée.
Quant à Bouthaîna Laraki Houssaini, qui dirige une entreprise dans le domaine paramédical, elle a témoigné de son expérience dans le monde des affaires notant « qu'il fallait faire preuve d'intelligence » et en tant que chef d'entreprise, il faut « donner une visibilité à l'équipe ».
Experte en anthropologie et diplomate, Evelyn A. Early a expliqué que « le leader est celui qui sait influencer son entourage » et que « la femme fait plus d'efforts pour atteindre son objectif que les hommes ». Elle a également souligné que même aux Etats-Unis les femmes sont minoritaires au Congrès ne dépassant pas les 15 %.
Les participantes au débat, à savoir, Nezha Squalli, députée du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Salwa Karkri entrepreneuse et fondatrice de l'association des femmes entrepreneuses marocaines (AFEM), Mounira Alalami, psychothérapeute et leader social et Fatine Badra Boussouf qui, vu sa formation de manager, est directrice d'un département, au sein de l'entreprise organisatrice du colloque, ont toutes insisté sur le rôle de la politique, car sans une démocratie participative, la productivité économique et sociale et donc l'émancipation de la femme dans tous les domaines restera restreinte.
L'éducation est elle aussi concernée, car c'est grâce à des femmes instruites que le Maroc peut avancer
En dernier lieu, Mohammed Guessouss, chercheur, dans sa synthèse de ce forum, a indiqué que la question débattue doit servir à améliorer la condition féminine pour que le Maroc puisse évoluer dans le respect de toutes ses composantes.